Les enseignes de la distribution publient leurs marges nettes par rayon : une volonté de transparence.
Les enseignes de la distribution adhérentes de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) - Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Système U –publient, après une année de recueil d’informations, leurs marges nettes par rayon. Pour la première fois et de manière inédite car aucun secteur économique en France n’est allé aussi loin dans la transparence, les enseignes ont accepté de transmettre à l’Observatoire des prix et des marges les informations financières permettant le calcul de leurs marges nettes par rayon.
Ainsi, la moyenne des rayons présentés (choisis par l’Observatoire des prix et des marges) est de 1,4%, ce qui est extrêmement faible. A titre d’exemple, sur un caddie payé 50 euros par un consommateur, l’enseigne a une marge nette équivalente à 70 cents d’euros.
Le détail de ces chiffres montre des écarts de rentabilité d’un rayon à l’autre, l’équilibre permettant une rentabilité moyenne faible.
Certains rayons sont à marge négative :
- Boucherie : -4,4% ;
- Steak haché surgelé : -4,8%
- Fruits et légumes : -0,7%.
D’autres, à marge positive :
- Produits laitiers et oeufs : 2,9% ;
- Volailles : 4,9% ;
- Charcuterie : 6,1%.
Cet équilibre aboutit à une marge moyenne de 1,4%. Il convient de noter que les trois rayons ayant une rentabilité négative ont tous des coûts de personnel plus élevés que les autres par nature (entretien du rayon, besoin de service des clients). C’est sans aucun doute le coût du travail qui pèse sur les rayons frais. Ainsi à titre d’exemple, alors que le rayon boucherie a des frais de personnel de 10,6% en moyenne, ceux des produits laitiers et oeufs sont en moyenne de 4,2%.
En acceptant une totale transparence, les enseignes de la distribution tiennent à montrer que les affirmations concernant leurs marges sont souvent fausses, notamment en ce qui concerne les rayons fruits et légumes et boucherie mais également la moyenne de tous les rayons. La réalité objective, rationnelle de ces chiffres, recueillis selon une méthode élaborée par un grand cabinet de conseil et validée par un organisme public est incontestable. Dans une période de fragilité de la consommation et d’inquiétudes quant à l’augmentation du coût du travail, les entreprises de la distribution rappellent que leurs équilibres économiques sont fragiles.